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Hommage aux victimes de la déportation

Dimanche 25 avril, c’est la journée du souvenir des victimes de la déportation.

Pour ne pas oublier…
Pour rendre hommage…
À ces hommes et ces femmes qui ont subi la barbarie nazie, nous vous proposons de retrouver ici, tout au long de la journée des témoignages de Pierre-Bénitains ayant été déportés durant la Seconde Guerre mondiale.

Paul Bert, Pierre Paillasseur, Gaetano Duilio Bratti, Jean-Marie Gauthier, Claude Bloch…
Découvrez leur histoire à travers ces quelques récits …

Ces éléments ont été collectés dans le cadre de la préparation de l’exposition prévue en mai 2021 et reportée à une date ultérieure.
La Municipalité tient à remercier les familles pierre-bénitaines qui ont accepté de prêter leurs archives.

 

Paul Bert, résistant mort en déportation

Né le 23 juin 1912, Paul Bert vivait rue de la République, d’abord au n°43 avec ses parents, puis au n°70. Manœuvre puis électricien à l’Arsenal, il est affecté au 27e Bataille de Chasseurs à pied du 25 octobre 1933 au 5 octobre 1934. Quand la guerre éclate, à la fin de l’été 1939, il est affecté dans un autre régiment, mais est capturé le 9 juin 1940 à Courcelle, dans l’Aisne.

Démobilisé le 18 novembre 1940, il est incarcéré en tant que résistant du 1er août 1943 au 30 mai 1944, avant d’être déporté en Allemagne le 31 mai. Il décède le 22 décembre 1944 au camp de Dachau, en Bavière. Il était célibataire.
Afin qu’il ne soit jamais oublié par les Pierre-Bénitains, le nom de Paul Bert a été donné à la halle de basket, en service de 1967 à 2020, puis à la grande salle du pôle sportif « La Canopée », inaugurée en janvier 2020.

Une plaque lui rend hommage également au n°70 de la rue de la République et son nom figure sur le monument aux morts de la commune.

Sources : merci à Lucien Bergeron pour ses recherches sur les Morts pour la France de Pierre-Bénite.

Pierre Paillasseur, déporté politique (1907 – 1967)

 

Issu d’une famille militante et républicaine, Pierre Paillasseur entra très tôt dans les mouvements de résistance. Ce père de deux enfants distribuait des tracts à la sortie des usines, mais n’a pas fait d’acte militaire, ni tué quelqu’un.

Arrêté par les Allemands le 10 septembre 1942, à la place du grand-père Paillasseur, Pierre fut interné au camp de Saint-Sulpice-la-Pointe, dans le Tarn, en octobre 1942, puis déporté au camp de Buchenwald au début de 1944. Après la libération de ce camp par les Américains, le 11 avril, il en revint très diminué le 26 mai 1945. Son retour fut très éprouvant.
Jeannine, sa nièce, explique : « A son retour, mon oncle était très maigre et diminué. Il ne supportait plus la luminosité et a vécu pendant six mois avec les volets fermés. Discret, il ne parlait pas beaucoup de cette période. Il est décédé à l’âge de 60 ans en février 1967. Sur sa carte de rapatrié figurait le Serment de Buchenwald : on devrait lire ce document dans les écoles ».

Gaetano Duilio Bratti

Le grand-père paternel de Carla Blanc a été déporté au camp de Buchenwald. Cette Pierre-Bénitaine raconte : « Né en Italie en 1897, “Duilio” (son 2e prénom, ndlr) fuit le fascisme à l’âge de 25 ans et finit par s’installer à Villeurbanne en 1928. Le 24 octobre 1941, la police française l’arrête pour « attentat terroriste contre la sûreté de l’Etat ». Résistant, il est emprisonné à Montluc, puis à Saint-Sulpice-la-Pointe, dans le sud-ouest, pendant plusieurs mois.
6 août 1944 : déportation au camp de Buchenwald et ses mines de sel. Le transfert dure six jours et sept nuits. Numéro de tatouage : 69.035. Les conditions de vie sont mauvaises, le travail pénible.

Le 11 avril 1945, les nazis ont quitté le camp. Dès le lendemain, Gaetano part à pied pour rentrer chez lui. Débute alors un périple à travers l’Allemagne et la Belgique qui le conduit jusqu’à Lyon, le 24 avril.
« A son départ, mon grand-père pesait environ 100 kilos. A son retour, il était très maigre… » (photo).

Dans les années 1970, Gaetano Bratti rédige ses souvenirs dans deux cahiers d’écoliers avec une incroyable précision (voir l’extrait en photo). En introduction, il indique : « J’ai écrit sans haine et sans faiblesse pour que les jeunes générations puissent comprendre l’héroïsme, les humiliations, la misère, les tribulations et les souffrances des anciens. L’indifférence est le malheur de notre société. J’écris pour une collectivité juste et active, contre l’indifférence et toutes les guerres ».

Carla Blanc précise : « Ces cahiers ont une valeur inestimable pour moi et toute ma famille. Ils ont circulé dans ma famille au gré des décès. J’ai deux filles, elles en hériteront quand je ne serai plus là… pour que personne n’oublie ».

 Jean-Marie Gauthier (1922 – 2012)

Jean-Marie Gauthier a toujours vécu à Pierre-Bénite, de sa naissance à son décès. N’ayant pas 18 ans au début de la guerre, il effectue son service militaire sous le régime de Vichy, dans le cadre des chantiers de jeunesse, en 1942. Après un passage à la caserne de Hauteville, dans l’Ain, il est déporté STO (service du travail obligatoire) à Münich (Bavière) de mars 1943 à mai 1945.
Il a vécu cette période difficile en compagnie de deux amis originaires de Tarare. L’un d’eux, Joseph Lespinasse, la décrira dans un livre, “Les bradés de l’An 40”, édité en 1984.

 Claude Bloch

Déporté à Auschwitz en 1944, en compagnie de sa mère et de son grand-père, Claude Bloch est aujourd’hui l’un des derniers rescapés de ce camp d’extermination vivant dans le Rhône. Depuis de nombreuses années, il témoigne sans relâche dans les écoles, les collèges et les lycées pour sensibiliser le plus grand nombre à l’horreur de la barbarie nazie. Le 28 novembre 2019, deux séances ont ainsi été organisées au collège Marcel-Pagnol de Pierre-Bénite. La force de son récit a touché aussi bien les collégiens que les adultes.
Retrouvez la vidéo sur le Témoignage de Claude Bloch ici

 Pour en savoir plus…


Situé non loin de Pierre-Bénite, dans le 7e arrondissement de Lyon, le Centre d’Histoire de la Résistance et de la Déportation (CHRD) propose, depuis 1992, une exposition permanente consacrée à la Seconde Guerre mondiale, des expositions temporaires et une foule de rendez-vous tout au long de l’année : conférences, balades urbaines thématiques, rencontres-dédicaces avec des historiens, etc. Son centre de documentation donne accès à un très large choix d’archives : témoignages vidéos ou audios, récits, revues spécialisées…

Si vous ne le connaissez pas encore, une visite est à prévoir dans ce véritable lieu de mémoire lyonnais.
CHRD : 14, avenue Berthelot, 69007 Lyon
Tél. 04 78 72 23 11 – site Internet : www.chrd-lyon.fr

De son côté, la médiathèque Elsa-Triolet propose jusqu’à la mi-mai une sélection d’ouvrages et de documents consacrés à la Seconde Guerre mondiale issus de son fonds documentaire : récits, recherches historiques, bandes dessinées… Avis à tous les amateurs d’histoire(s) !

Médiathèque Elsa-Triolet
8, rue du  11-Novembre 1918

Tél. 04 78 51 24 45 – courriel : mediatheque@pierrebenite.fr